11 Years of Residencies, 09.11 - 27.11.2022
curated by Laura Neve & Lola Meotti

Téo Becher, Léa Belooussovitch, Hadrien Bruaux, Valentin Capony, Caribaï, Juliette Cazalic, Vincent Chenut, Louis Darcel, Caroline Delaville, Camille Dufour, Laurent Dumortier, Jot Fau, Irina Favero-Longo, João Freitas, Paul Gérard, Nicolas Gutiérrez Muñoz, Adèle Pion, Alice Leens, Lucas Leffler, Gabrielle Lerch, Côme Lequin, Mégane Likin, Ludovic Mennesson, Clara Marciano, Pierre Maurcot, Léa Mayer, Pauline Pastry, Élise Peroi, Laurent Poisson, Lucien Roux, Arthuro Sallustro, Marion Sellenet, Nina Tomàs, Michiko Van de Velde, Robin Wen, Diego Wery

Carrefour des Arts Foundation / Vanderborght Building, Brussels, Belgium

Exhibition view, 11 Years of Residencies, 09.11 - 27.11.2022, Vanderborght Building, Brussels, Belgium | © Lucas Leffler

Untitled, 2022 — Found Tetra pak cardboard protection (heated) — 105 x 139 cm

Untitled, 2015 — Paper handkerchiefs, glue, paper — 76 x 56 cm (each)

Untitled, 2021 — Found paper (scratched) — 38,4 x 30,8 cm

Untitled, 2021 — Found paper (scratched) — 39,5 x 31,5 cm

Untitled, 2021 — Found Tetra pak cardboard protection (heated) — 105 x 139 cm

Untitled (Arrival I), 2019 — Polystyrene resilient underlay with graphite additive (dissolved) — 100 x 150 cm

Le travail de João Freitas (Coimbra, 1989) est une ode à la matière dont il valorise les multiples effets, les aspérités, les creux, les reliefs et les nuances… Avec une prédilection pour le papier, João s’approprie d’innombrables supports qu’il écorche, brûle, déchire, gratte, incise, froisse, ponce... Attribuant à la matière une nouvelle peau, l’artiste lui rend hommage autant qu’il la maltraite avec un langage situé quelque part entre fureur et délicatesse. À l’affût de toute trace poétique inattendue surgissant dans son quotidien, João récupère également des papiers abîmés par la pluie et autres intempéries, marqués par l’écoulement du temps. Le passage du temps, la fragilité des choses, la violence du monde extérieur, sont autant de thèmes que l’artiste convoque, en filigrane, au départ de ses œuvres aux couleurs sourdes. Dans le sillage des affichistes du Nouveaux Réalisme, João prolonge l’existence de ces objets de la vie quotidienne dont la société s’est débarrassée. Et l’artiste de redonner également une seconde vie à des tissus, vêtements ou mouchoirs abandonnés, à partir desquels il extrait de nouvelles formes, annulant leur lisibilité.

João sollicite le regard soutenu du spectateur pour déceler d’infinies et subtiles variations dans ses séries réalisées à base de Tetra Pack, qu’il brûle et frotte jusqu’à créer une matière indéfinissable, mi-terrestre, mi-lunaire, dans laquelle l’œil se perd aisément. La nature industrielle et consumériste de ces objets contraste soudainement avec leur caractère désormais magnifiquement inutile et pérenne. João révèle les coulisses de ces matériaux symbolisant progrès et productivité, leur rend leur aspect de matière première et les destitue de leur fonction. Redonner une âme à ces matériaux, voilà ce qui anime l’artiste.

Laura Neve


English version :

The work of João Freitas (Coimbra, 1989) is an ode to texture in its multiple effects: the harshness, the hollows, the accents and nuances. With a preference for paper, João uses countless substructures, which he strips, burns, tears, scrapes, slashes, crumples and flattens. He pays homage to it as much as he mistreats it, working somewhere between fury and delicacy. Looking for poetry in the mundane, João recovers rain-damaged, weathered paper marked by the passage of time. The fragility of things amongst the violence of the outside world is a theme explored by the artist, in a latticework of muted colours. Long forgotten New Realism posters are given a prolonged existence; fabrics, clothes and discarded handkerchiefs are given a second lease of life as new forms.

João invites the sustained gaze of the spectator to detect infinite and subtle variations in his Tetra Pack series, which he burns and rubs until he creates an indefinable material, half-terrestrial, half-lunar, in which the eye easily gets lost. The industrial and consumerist nature of these objects suddenly contrasts with their now beautifully useless and perennial character. João reveals the backdrop of these materials, symbolizing progress and productivity, taking them back to the raw material, depriving them of their function. Giving back a soul to these materials is what motivates the artist.

Laura Neve